Comment l’expérience de l’épilepsie peut-elle évoluer avec l’âge ?

Il peut être amusant de réfléchir à ce que sera votre vie dans 10, 20 ou même 30 ans. Peut-être vivrez-vous dans une autre région, gérerez-vous votre propre entreprise ou étudierez-vous à l’université. Si vous souffrez d’épilepsie, vous pouvez aussi vous demander comment la maladie évoluera.

L’épilepsie disparaît-elle avec l’âge ?

Pour certaines personnes, l’épilepsie peut disparaître au fil du temps. Mais il n’est peut-être pas préférable d’attendre, car les effets à long terme des crises peuvent être préjudiciables. Si vos crises ne sont pas maîtrisées avec un traitement standard, vous pouvez demander à votre médecin de vous orienter vers un centre spécialisé dans l’épilepsie.

Si vous avez reçu un diagnostic d’épilepsie pendant votre enfance ou votre adolescence, elle peut disparaître progressivement avec l’âge. De même, si vous avez développé une épilepsie à la suite d’un accident vasculaire cérébral ou d’un traumatisme crânien, les crises peuvent survenir moins fréquemment au fil du temps. Mais, comme mentionné ci-dessus, il n’y a aucune garantie qu’elles disparaissent d’elles-mêmes et il est préférable de faire appel à un spécialiste dès que possible.

Une analyse réalisée par l’Epilepsy Society, une organisation caritative britannique, suggère qu’environ sept personnes sur 10 chez qui l’épilepsie a été diagnostiquée sont en rémission (disparition des symptômes) au bout de 20 ans. De nombreuses personnes parviennent à éviter les crises en continuant à prendre leurs médicaments antiépileptiques (MAE), d’autres peuvent finir par arrêter complètement de prendre leurs médicaments (cela ne doit être fait qu’en consultation et sur l’avis du médecin).

Pour certaines personnes, les crises disparaissent quelques années après leur apparition. Même chez les personnes qui ont des crises pendant une longue période, elles ont tendance à devenir moins fréquentes avec l’âge. Dans une étude, les chercheurs ont constaté que, 10 ans après le début des crises, 65 % des personnes connaissent une période de cinq ans sans crises. Qui plus est, après 20 ans, ce sont 76 % des personnes qui connaissent au moins une période de cinq ans sans crises.

Il est important de savoir que l’absence de crises varie en fonction de l’individu et de son type d’épilepsie. Une analyse de la recherche sur les perspectives de l’épilepsie montre que :

• Les personnes souffrant d’épilepsie pharmaco-résistante, c’est-à-dire lorsque les crises ne peuvent pas être contrôlées par des médicaments, sont plus susceptibles de vivre avec des crises à long terme. Néanmoins, elles peuvent connaître de longues périodes sans crises à mesure qu’elles vieillissent.
• Les personnes souffrant d’autres troubles neurologiques ou de difficultés d’apprentissage sont moins susceptibles de ne plus avoir de crises.
• Les personnes qui ont dix crises ou plus au cours des six premiers mois suivant le diagnostic sont moins susceptibles de parvenir à une absence de crises que les personnes qui ont moins de crises au départ.
• On ne sait pas si les perspectives sont meilleures ou moins bonnes pour les personnes souffrant de crises généralisées que pour celles souffrant de crises focales.
• Les personnes qui arrêtent de prendre leurs médicaments sont plus susceptibles de faire de nouvelles crises que celles qui continuent à prendre des MAE.
• Les personnes qui subissent une opération du cerveau ont plus de chances d’être débarrassées définitivement de leurs crises.
• Les personnes atteintes d’épilepsie du lobe temporal ont moins de chances d’être libérées à long terme de leurs crises que les personnes dont les crises se déclenchent dans une autre partie du cerveau.

Une autre recherche a montré que, parmi les personnes ayant subi une opération du cerveau, plus l’intervention est réalisée tôt, meilleurs sont les taux de réussite. Pour savoir si la chirurgie est adaptée à votre type d’épilepsie, vous pourriez parler de cette option à votre médecin, plutôt que d’attendre.

L’épilepsie empire-t-elle avec l’âge ?

L’épilepsie peut évoluer avec l’âge. Certaines personnes remarquent qu’elles ont moins de crises à mesure qu’elles vieillissent. Mais certaines personnes peuvent voir leur épilepsie s’aggraver au fil du temps et continuer à avoir des crises occasionnelles toute leur vie.

C’est pourquoi il est important de consulter un spécialiste dès que possible – il n’y a aucune garantie que l’épilepsie s’améliore d’elle-même et il existe un risque qu’elle s’aggrave ou devienne plus difficile à traiter.

Vivre avec l’épilepsie à mesure que l’on vieillit

À mesure que vous vieillissez, continuez à parler à votre médecin de la prise en charge de votre maladie. Certains points sont à prendre en compte :

• Grossesse et contraception

Si vous essayez de tomber enceinte et que vous souffrez d’épilepsie, il est important d’en parler à votre médecin. Il convient de savoir que certains médicaments antiépileptiques peuvent rendre la pilule contraceptive moins efficace ou avoir un impact sur la santé de votre enfant.

• Les MAE peuvent devenir moins efficaces au fil du temps

À mesure que votre corps s’habitue à vos MAE, ils peuvent devenir moins efficaces pour contrôler vos crises.  Parlez de ce risque à votre médecin.

• Travail et école

Lorsque vous fréquentez l’école, l’université ou rejoignez le monde du travail, il peut être utile de réfléchir à ce que cela impliquera pour la gestion des crises.

• Surveiller sa santé mentale

Même les personnes qui ont connu de longues périodes sans crises peuvent se sentir anxieuses à l’idée d’une crise inattendue. Essayez de consacrer du temps à la surveillance de votre santé mentale.

Une affection de longue durée

Si vous avez commencé à avoir des crises lorsque vous étiez enfant ou adolescent, il peut être utile de savoir que l’épilepsie disparaît avec l’âge chez certaines personnes, mais pas chez toutes. Cela dit, l’épilepsie peut toujours affecter votre vie, que vous soyez ou non libéré des crises. Il est très important de continuer à surveiller votre état de santé et à rester en contact avec votre médecin.

Il peut être utile de suivre l’évolution de votre état de santé dans un journal des crises, qui vous permet de noter le nombre de crises que vous avez eues et les médicaments que vous avez pris.